lundi 3 juillet 2017



Les Personnes d'Expérience 6


(Séverac-le-Chateau, Aveyron, 5 aout 2016) 

Voici la suite de ces biographies, publiées depuis le 27/06, du groupe de résidents de l’EHPAD Marcelle Devaux à Colombes avec qui, à l’automne 2015, nous avons passé de belles après-midi à explorer les mémoires éparses des uns et des autres.
Aujourd’hui deux inséparables, Josiane et Jacqueline.

- Il y a Josiane, madame ici et un peu là bas. Josiane qui a le sens de la répartie et aime rigoler. Josiane qui mène la danse et bat la mesure.  Josiane qui donnait ses rendez vous amoureux au Sacré Cœur, les recoins y sont nombreux. Josiane qui quand son mari fautait, prenait le martinet et lui mettait sur le cul. Josiane la starlette du château de Versailles, la déléguée du personnel qui n’a pas sa langue dans sa poche. Josiane qui travaillait dans une cafétéria, dans la Creuse. Josiane  qui virevoltait, au coup de feu de midi,  avec toujours un bon mot pour l’ouvrier affamé, sachant remettre en place celui à la main trop leste, la voix forte pour envoyer les commandes et se faisait engueuler par son patron quand elle offrait des cafés à tout le monde le jour de son anniversaire. Et quand il n’y a plus personne, quand il n’y a plus que des miettes sur les tables et de la sciure au sol, alors elle s’assoit pour reposer ses jambes un peu lourdes et le sourire aux lèvres  elle  chantonne en pensant aux joyeux tours qu’elle jouera à son mari à son retour.



(Paris, 18ième, 20 avril 2016)

- Il y a Jacqueline, née à Toulouse, la copine de Josiane; Ensemble, elles ont le rire facile. Elle était sténo dactylo à la Cie Electromécanique, rue du Rocher à paris. Elles étaient plusieurs, rivalisant de coquetterie, dans la même salle, chacune à leur machine. Jacqueline tapait redoutablement vite.
A dix sept heure cinquante sept, elles avaient toutes enfilé leurs manteaux et attendaient assise à leur place, le sac sur les genoux, que l’aiguille de la grande horloge au bout de la salle soit sur le six. Alors elles se levaient et quittaient les bureaux en papotant gaiement.
Jacqueline qui se souvient des ses visites en Ariège où se trouvait sa famille et qui chaque matin ouvre les rideaux avec l’espoir de la clarté du soleil.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire